Gil.S

Pour chacune de mes sculptures, le même principe : je récupère des matériaux à l’abandon ou voués à être détruits pour leur donner une nouvelle vie artistique. Dans mon coin de Bretagne, je fais régulièrement le tour des carrosseries, déchetteries, chantiers, regarde sur les bas-côtés des routes pour récupérer des tiges, des boulons, de la carrosserie ; une sorte de chasse au trésor devenue chasse au rebut. Car c’est le matériau qui fait étincelle. Un projet imaginé, mûri pendant des semaines, prendra toujours des tours et détours inattendus selon la résistance et l’énergie du métal : chaque pièce est le résultat d’aventures, de rencontres, d’accidents, de hasards. Au fil du temps, les sculptures figuratives laissent place à des œuvres géométriques, plus abstraites et souvent polychromes où je recherche un équilibre de volume, de forme et de couleur, où je me confronte au vide et au plein, à la fusion et au détachement. Avec toujours l’envie de donner forme et de transmettre une humeur, une émotion, une vibration, et de laisser libre cours à une spontanéité qui ne m’a jamais quittée depuis mon enfance ! Peut-être est-ce cet esprit de liberté enfantine qui parcourt toutes ces œuvres et les anime ?