Joël Lemercier

Au départ, il y a le bloc de pierre et sa forme brute. Les arêtes qui le caractérisent sont autant de propositions, de pistes à développer. À la belle question de Guillevic : « Si un jour tu vois qu’une pierre te sourit, iras-tu le dire ? », il est encore trop tôt pour répondre. D’abord accepter avec envie l’invitation et son inconnue. Commence alors le travail de la taille, de la soustraction, aller chercher vers l’intérieur, vers le cœur de la pierre. C’est l’heure des choix qui se concrétisent les uns après les autres et qui seuls permettent d’avancer dans l’aventure. Petit à petit, les lignes se dégagent, se précisent. La lumière désormais traverse la pierre. Reste le long temps de la finition, le temps privilégié du toucher. Un nouveau signe est né, élément d’une écriture mystérieuse. Dans cette histoire le matériau n’est pas mon sujet ; il est mon compagnon, celui que je touche et qui me touche. Mon travail de sculpture se développe aussi avec d’autres matériaux comme l’argile et le bois pour d’autres formes, d’autres histoires.