Laurence Tellier

Ses mannequins se déhanchent hardiment en émergeant des plans verticaux pour conquérir la troisième dimension - un défi frontal pour le spectateur. Ces stop action d’argile en mouvement portent les stigmates ardents de l’émaillage raku. Ils évoquent le passé de l’artiste dans les luttes acharnées des mouvements féministes et dans les combats pour l’égalité des genres-multiples, présentant la forme humaine en gracieuse androgynie. En parallèle, son utilisation du kintsugi, une technique de réparation, met en évidence les fractures naturelles de la terre pendant la cuisson, reflets de ses confrontations formatrices dans les années soixante-dix. Pour convertir les fractures du destin en traces dorées, elle souligne l’histoire, forgée dans les flammes, de chaque pièce, à l’image de son propre militantisme. En exprimant son engagement, son travail tire parti de la séduction plutôt que de la protestation, abandonnant la rage pour l’élégance.