Sylviane Le Boulc'h

J’ai toujours dessiné, comme certains écrivent un journal. Je n’ai pas appris et mes références furent très jeune les dessins de presse. J’ai toujours été fascinée par le geste spontané, l’idée couchée sur le papier de façon presque instinctive. En dessinant mes mises en scène sur le cirque de l’humanité, j’ai croqué mes personnages puis j’ai joué avec leur assemblage, j’ai découvert que l’association de caricatures constituait un graphisme esthétique et comme un tissu biologique humain dont je pouvais me servir comme palette. Je me suis donc créée plus qu’une écriture, un langage. J’ enchaîne des trognes, de façon fractale ou infinie pour montrer le détricotage du vivant par l’humain et proposer de le rebroder autrement tous ensemble. J’ai réalisé une suite de sculptures de dentelles humaines, lourdes et délicates à la fois et j’ai le sentiment d’écrire des poésies dans l’espace. Quoi de mieux que de traiter de sujets lourds avec légèreté ?